Pourquoi feutrière?

portrait de la feutrière dans son atelier

C'est par hasard, en 2013, que j'ai rencontré pour la première fois, la laine feutrée !

 

C'était dans un tout petit village de montagne dans la Drôme, lors d'une formation en teinture végétale. La formatrice était également feutrière...Ce fut un véritable coup de foudre !

 

Dans un premier temps, j'ai récupéré de la laine auprès de voisins éleveurs. Je l'ai lavée, teinte, cardée et feutrée. les débuts n'étaient pas très concluants...

 

J'ai donc frappé à la porte d'une feutrière locale, qui m'a enseigné les rudiments de ce savoir-faire.

 

Après six mois de tentatives, d'observation, de réflexions et d'essais sur la matière et les volumes, je suis allée me former à l'Ecole des Métiers de la Laine, à Felletin dans la Creuse, pour acquérir de réelles bases et compétences.

 

J'ai approfondi mes connaissances dans d'autres formations, demandant des techniques plus spécifiques comme le feutre Nuno et le feutre sculpté.

 

Au fil de années, j'ai pu sélectionner des matières premières de qualité avec lesquelles travailler et élargir ma créativité.

 

Je suis fascinée par l'étendue des possibilités qu'offre le feutre artisanal. Il y a tant de races de moutons, tant de laines différentes, auxquelles on peut associer tant de fibres végétales ou animales !

A chaque création, c'est une véritable aventure que je vis pour aboutir à un feutre fin ou épais, soyeux ou rustique. Il y a tant de variétés !

 

Et puis, en découvrant la laine, j'ai aussi découvert les brebis de ma région et leurs éleveurs, tout ce travail en cycle depuis leur habitat de plaine en hiver jusqu'aux alpages en été. J'ai été très vite sensibilisée à ce savoir-faire ancestral mais aussi aux problèmes que rencontrent les éleveurs avec la dévalorisation de la laine locale au fil du temps, les réduisant à tout jeter après la tonte ou, au mieux, en faire du paillage pour les jardins... Je suis donc en pleine réflexion pour aider à redonner de la valeur à cette filière. Pour cela, je cherche à fédérer les acteurs de la filière laine, des éleveurs aux différents artisans, en passant par la transformation de la laine brute en laine à travailler.

 

Tout autant que la fine, douce et précieuse laine merinos que j'emploie pour mes créations "à fleur de peau", j'utilise de la laine locale, plus rustique pour mes créations déco. La différence est grande mais le plaisir de travailler l'une et l'autre l'est tout autant!!!